Hommage aux victimes des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015

20/01/2015

La France a connu trois jours d’horreur et de barbarie, sur Paris et sa région, en ces 7, 8 et 9 janvier 2015 qui resteront à tout jamais gravé dans nos mémoires.

La commune d’Os-Marsillon a tenu, en ces heures de solidarité et de recueillement, à mettre à disposition des habitants un espace d’expression et d’écriture pour témoigner de l’importance de la liberté d’expression dans notre pays, et du soutien aux familles des 17 victimes de ces attentats. Depuis le 12 janvier, a été mise en place une table sous le porche de la mairie où chacun a pu déposer une bougie ou un crayon, écrire un mot…

Mais il demeure une chose très importante, c’est de se souvenir des victimes, qu’elles soient connues ou anonymes…ou qu’elles soient mortes en servant leur pays.

Souvenons-nous d’elles…

VICTIMES DES ATTENTATS DE CHARLIE HEBDO DU MERCREDI 07 JANVIER 2015

– FREDERIC BOISSEAU

Agent de maintenance de la société Sodexo, Frédéric Boisseau avait 42 ans. Ce père de deux enfants de 10 et 13 ans se trouvait dans le hall d’entrée du journal pour réaliser des travaux d’entretien de l’immeuble. Ses proches soulignent sa tolérance, sa bienveillance. « C’était quelqu’un qui n’était pas raciste, qui n’avait aucun a priori, aucun préjugé. Chez eux, c’était la maison du courant d’air, elle était toujours ouverte », rappelle son ami Louis Bernot.

– FRANCK BRINSOLARO

Policier chargé de la protection de Charb, Franck Brinsolaro avait 49 ans. Il assurait la sécurité des dirigeants français ou étrangers en visite, ainsi que des personnes menacées. Marié, il était père de deux enfants. Sa femme, Ingrid Brinsolaro est rédactrice en chef de « L’Eveil normand » à Bernay. Elle a expliqué à Ouest France que son mari craignait pour la vie de Charb. Elle souligne: « Franck aimait l’actu, l’info. Notre métier lui parlait…Je suis sûre qu’il a tout fait pour s’interposer devant le tueur ».

– JEAN CABUT DIT CABU

Dessinateur, Cabu, de son vrai nom Jean Cabut, avait 76 ans. Lunettes cerclées et éternelle coupe au bol, il était un pilier de « Charlie Hebdo ». Il avait en ligne de mire les politiques, l’armée, toutes les religions…Tout le monde le connaît pour son « beauf », apparu en 1973 dans « Charlie Hebdo ». Une caricature de Français gueulard, alcoolique, raciste, inspiré d’un patron de bistrot, dont il fait une vedette. Ses caricatures de Mahomet publiées en 2006 ont valu à l’équipe de « Charlie » des menaces de morts.

– ELSA CAYAT

Psychiatre et psychanalyste, Elsa Cayat avait 54 ans. Elle tenait la rubrique « divan » dans « Charlie Hebdo ». Seule femme tuée dans l’attentat contre « Charlie », elle passait au crible des faits de société dans sa rubrique Charlie Divan. Elle était l’auteure de livres sur le couple et la sexualité. « Elle était insolente, elle avait une intelligence telle qu’elle éclatait toutes les conventions », raconte sa tante Jacqueline Raoul-Duval, « ce qui l’a séduite dans « Charlie Hebdo » c’est justement leur insolence, et ce courage de dénoncer la bêtise, l’exclusion, le fondamentalisme ».

– STEPHANE CHARBONNIER, DIT CHARB

Dessinateur, Charb, de son vrai nom Stéphane Charbonnier, avait 47 ans. Il était protégé par le service de protection des personnalités depuis l’affaire des caricatures de Mahomet. A « Charlie Hebdo », il a pris la suite de Philippe Val en mai 2009. Dans le journal, sa place était notamment dans la rubrique « Charb n’aime pas les gens ». Il dessinait régulièrement pour « Fluide Glacial » dans lequel il avait sa chronique: « La fatwa de l’Ayatollah Charb », ainsi que ‘L’Echo des Savanes », « Télérama », « L’Humanité ». Il a longtemps soutenu le Parti communiste, puis le Front de gauche.

– PHILIPPE HONORE, DIT HONORE

Dessinateur, Honoré, de son vrai nom Philippe Honoré, avait 73 ans. Il était l’auteur du dernier dessin twitté par l’hebdomadaire, quelques instants seulement avant l’attaque. On y voit le chef de l’organisation de l’Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi présenter ses vœux: « Et surtout la santé! ». Il collaborait avec « Charlie Hebdo » depuis sa reparution en 1992.

– BERNARD MARIS

Journaliste et économiste, Bernard Maris avait 68 ans. Dans « Charlie », il signait sous le nom de « Oncle Bernard ». Il a également écrit pour « Marianne », « Le Figaro Magazine », « Le Monde » et « L’Obs ». Il tenait aussi une chronique sur France Inter intituléé « J’ai tout compris à l’économie ».

– AHMED MERABET

Policier au commissariat du XIème arrondissement de Paris, Ahmed Merabet avait 41 ans. Originaire de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, il avait intégré le commissariat du XIème arrondissement comme gardien de la paix il y a huit ans. Il venait d’obtenir sa qualification d’officier de police judiciaire. Lors de l’attaque, il a d’abord été blessé avant d’être froidement achevé. Célibataire et délégué syndical, Ahmed Merabet était « le bon camarade, toujours prêt à nous donner un coup de main », souligne Sonia, une collègue.

– MUSTAPHA OURRAD

Correcteur de « Charlie Hebdo », Mustapha Ourrad avait 56 ans. Originaire d’Algérie, il était arrivé en France à 20 ans. Apprécié pour ses qualités professionnelles, son érudition, mais aussi son sens aigu de l’autodérision, Mustapha Ourrad était autodidacte. Il avait rejoint « Charlie Hebdo » en 1997. Marié et père de deux grands enfants, il venait d’obtenir sa nationalité française. Généralement, il n’était pas à la rédaction le mercredi. Ce jour-là, il était venu pour travailler sur un hors-série.

– MICHEL RENAUD

Fondateur du festival Rendez-vous du Carnet de Voyage, Michel Renaud avait 69 ans. Ancien journaliste, il était devenu adjoint du cabinet de l’ancien maire de Clermont-Ferrand, Serge Godard. Passé par Europe 1 et « Le Figaro », il avait rejoint l’équipe municipale de Clermont en 1982. En 2014, il faisait encore partie de l’équipe de campagne du nouveau maire, Olivier Bianchi. Ce grand voyageur était l’invité de « Charlie Hebdo ».

– BERNARD VERLHAC, DIT TIGNOUS

Dessinateur, Tignous, de son vrai nom Bernard Verlhac, avait 57 ans. Il était un collaborateur régulier de « Charlie Hebdo ». Tignous a commencé à écrire pour la presse en 1980 et a collaboré régulièrement à « Marianne », « Fluide Glacial », « L’Express » ainsi qu’à des émissions télévisées avec Laurent Ruquier, Marc-Olivier Fogiel ou Bruno Masure, dans lesquelles ses dessins accompagnaient les débats. Il a couvert différents procès pour le journal satirique. Ses croquis du procès Colonna ont donné lieu à la publication d’un album en 2008 qui a reçu la prix France-Info 2009.

– GEORGES WOLINSKI

Dessinateur, Georges Wolinski avait 80 ans. Le père du célèbre « Roi des cons » était aussi un pilier de la bande de « Hara-Kiri » dans les années 60 puis de « Charlie Hebdo ». Il a participé à l’avanture de « Charlie Mensuel », dont il a été le rédacteur en chef de 1970 à 1981. Il a aussi écrit pour le théâtre (« Je ne pense qu’à ça », « Le Roi des cons »…) et à la télé (« Scoopette, la nympho de l’info » pour Canal Plus), en privilégiant son sujet favori: les relations hommes-femmes et bien sûr le sexe.

VICTIME DE MONTROUGE LE JEUDI 08 JANVIER 2015

CLARISSA JEAN-PHILIPPE

Policière municipale, Clarissa Jean-Philippe avait 26 ans. Originaire de Sainte-Marie, elle avait quitté la Martinique pour travailler en métropole. Elle était décrite comme « très motivée, très enthousiaste et désireuse de réussir », par un responsable de sa formation d’agent de sécurité. Elle avait rejoint la police municipale comme stagiaire. Clarissa Jean-Philippe venait de passer trois semaines en Martinique auprès de ses parents pour les fêtes de Noël. Elle était rentrée à Paris le 27 décembre dernier.

VICTIMES DE L’HYPER CACHER LE VENDREDI 09 JANVIER 2015

– PHILIPPE BRAHAM

Cadre commercial dans une société de conseil en informatique, Philippe Braham avait 45 ans. Pratiquant, il fréquentait la synagogue de Montrouge et ses enfants une école juive de la ville située non loin des lieux de la fusillade au cours de laquelle une policière municipale a été tuée la veille. Il était le frère du rabbin de la synagogue de Pantin. Ses proches le décrivent comme « quelqu’un de dévoué, toujours prêt à rendre service aux autres ».

– YOHAN COHEN

Employé du supermarché Hyper Cacher, Yohan Cohen avait 23 ans. Il y travaillait depuis un an. Vendredi, il a tenté de lutter contre le tueur et de lui subtiliser son arme. Le terroriste lui a alors tiré une balle dans la tête. Né à Enghien-les-Bains, ce fan de rap, en particulier de Booba, était le petit-fils d’un célèbre chanteur judéo-tunisien, Doukha, décédé un mois avant lui, en décembre.

– YOAV HATTAB

Etudiant, Yoav Hattab avait 22 ans. Il était le fils du Grand Rabbin de Tunis, où vit toute sa famille. Issu d’une fratrie de sept enfants, il vivait seul à Paris où il était étudiant. Sur sa page Facebook, jeune dandy au sourire éclatant, il pose tout sourire devant le mur des Lamentations à Jérusalem ou au soleil de la Tunisie. Sa famille est arrivée à Paris samedi après-midi, au lendemain de l’attaque du supermarché.

– FRANCOIS-MICHEL SAADA

Cadre supérieur à la retraite, François-Michel Saada avait 63 ans. Il était marié à Laurence Saada, institutrice psychomotricienne, depuis plus de trente ans. Il était le père de Jonathan et Emilie, qui vivent tous les deux en Israël. « C’était quelqu’un d’extrêmement droit, qui a conduit sa vie pour le bonheur de sa famille, qui ne faisait jamais d’histoire. Un mari, un papa exemplaire », a décrit un de ses amis.

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